Les kératoses actiniques (ou solaires) sont des lésions précancéreuses. Pour certaines, ce sont de véritables petits cancers débutants dont les facteurs favorisants sont les phototypes clairs dont la peau a été chroniquement soumise au soleil et le sujet âgé.
Cliniquement, il s'agit de lésions brun/rouge croûteuses, avec des croûtes plus ou moins épaisses qui mesurent de quelques millimètres à quelques centimètres de diamètre, parfois unique, parfois multiples.
Ces lésions prédisposent à la survenue du cancer cutané qui s'appelle le carcinome épidermoïde.
Parfois ces lésions régressent spontanément, parfois elles évoluent vers un carcinome épidermoïde même si le taux de transformation en carcinomes invasifs est très faible.
Plusieurs modalités thérapeutiques sont disponibles pour traiter les kératoses actiniques telles que l'azote liquide en cas de lésion unique ou peu nombreuses.
Le 5 fluoro uracile (qui est une chimiothérapie locale, l'imiquimod qui est un immunomodulateur local, la photothérapie dynamique (PDT).
Les carcinomes basocellulaires sont les cancers les plus fréquents de l'adulte et représentent la majorité des cancers cutanés.
La lésion caractéristique du carcinome basocellulaire est la perle, c'est à dire une petite papule de quelques millimètres très ferme, indolore, translucide et non pigmentée, le plus souvent parcourue de petits vaisseaux.
Les carcinomes basocellulaires superficiels représentent un groupe de bons pronostics.
Les carcinomes basocellulaires nodulaires sont considérés comme des tumeurs de risques intermédiaires essentiellement en fonction de la localisation de la taille de la lésion.
Bien entendu, ces lésions ne donnent jamais de métastases mais sont à risque de récidive locale en cas d'exérèse incomplète.
Le carcinome basocellulaire infiltrant est un type de carcinome basocellulaire dont le traitement chirurgical doit être plus large en raison du risque d'exérèse initiale incomplète et donc de récidive.
Le traitement des carcinomes basocellulaires repose sur la chirurgie, en particulier pour les formes infiltrantes et nodulaires. Pour le carcinome basocellulaire superficiel, les alternatives sont à discuter, en particulier, en cas de lésions de grande taille ou situées sur une zone esthétique (visage, décolleté).
Ces alternatives sont l'imiquimod, immunomodulateur, en application locale, et la photothérapie dynamique.
Le carcinome épidermoïde anciennement appelé carcinome spinocellulaire est un cancer moins fréquent que le carcinome basocellulaire. Ses facteurs de risques sont les expositions solaires chroniques, des antécédents de radiothérapie, les cicatrices chroniques, les états inflammatoires chroniques, les infections papillomavirus, en particulier pour les régions génitales.
Cliniquement, il s'agit d'une lésion infiltrée sous la forme d‘un nodule le plus souvent, qui peut s'ulcérer. Le diagnostic est parfois difficile avec le carcinome basocellulaire. Le plus souvent, on retrouvera autour de ce carcinome épidermoïde des kératoses actiniques qui sont des lésions précancéreuses.
Les carcinomes épidermoïdes peuvent métastaser au niveau des ganglions et doivent donc être traités rapidement. La chirurgie doit être le plus précoce possible avec des marges entre 5 et 10 mm selon la taille de la lésion.
Dans de rares cas, on pourra proposer une radiothérapie complémentaire, en particulier en cas d'exérèse incomplète et en raison de la localisation, et d'envahissement périnerveux ou lymphatique.
“Kératoses des mains et carcinomes spinocellulaires”
Le mélanome est une tumeur du sujet plus jeune mais qui se retrouve également chez les sujets âgés. Le principal facteur de risque est l'exposition solaire, notamment sur les membres inférieurs chez la femme et le tronc chez l'homme.
À noter que 10 % des mélanomes peuvent survenir dans des familles génétiquement prédisposées.
Si le mélanome peut survenir dans un tiers des cas sur un “grain de beauté” qui existait auparavant, le plus souvent, il survient sur peau saine d'emblée.
Plusieurs aspects de mélanome existent avec des pronostics différents :
Le mélanome à extension superficielle appelée SSM correspondant à une tache pigmentée s'élargissant progressivement, à contours irréguliers, se présentant sous la forme d'une lésion asymétrique d'une taille dépassant les 5 mm le plus souvent, avec des différences de teintes.
C'est la forme la plus fréquente.
Artice issu du Syndicat National des Dermatologues Vénéréologues (SNDV) qui regroupe 1720 dermatologues libéraux et hospitaliers.
La CPTS organise une campagne de sensibilisation dans les cabinets médicaux, pharmacies, lieux accueillant des enfants.